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CLAIRE-LISE MONNIER (1894-1978)

BIOGRAPHIE

Claire-Lise Monnier est née le 20 juillet 1894 à Genève d’un père, Philippe Monnier, écrivain, et d’une mère, Marguerite Micheli, issue d’une famille lucquoise réfugiée à Genève pendant la Réforme. Pendant les six premières années de sa vie, elle vit à Florence puis à Monthoux, où ses parents acquièrent une grande demeure (lieu où sont reçues de nombreuses personnalités du monde artistique et littéraire de leur époque). C’est en 1910 qu’elle commence à affirmer son goût pour le dessin et la peinture. C’est avec Elisabeth de Stoutz et Jean-Pierre Simonet qu’elle commence à étudier ces disciplines. Elle part à Paris en 1915 pour rejoindre son frère Claude. Là, elle étudie à l’Académie Ranson jusqu’en 1917 avant de revenir à Genève. De 1919 à 1921, elle se consacre entièrement au dessin d’illustrations pour un livre intitulé Notre Savoie. Pour la première fois, son travail est présenté dans une exposition, au Salon des Indépendants à Paris (1922). À partir de 1928, elle occupe un atelier aux Pâquis, lieu qu’elle occupera pendant les cinq années suivantes. Durant cette période, Claire-Lise Monnier côtoie le groupe des jeunes peintres : Emilio Beretta, Albert Chavaz, Paul Mathey et Alexandre Cingria. Cela aboutira, en 1931, à son mariage avec le peintre Paul Mathey. En 1933, le couple s’installe à Rome, où ils resteront six mois. Là, elle commence à souffrir de problèmes de vue. D’avril à novembre 1935, farouchement libre et indépendante, l’artiste suit un cirque itinérant en Belgique, en partie sans son mari qui reste à Genève. Puis, en 1937, elle perd complètement la vue d’un œil lors d’une opération et décide de s’installer à Paris. Elle recommence à peindre en 1938 mais est contrainte de retourner à Genève lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate (1940). La guerre marque également la fin de sa carrière en France. Elle se convertit alors au catholicisme en 1944, laissant derrière elle son protestantisme. En 1946, un événement tragique se produit, elle perd complètement la vue. Pendant deux ans de cécité totale, elle dicte des contes et des nouvelles à un ami. Elle recouvre partiellement la vue en 1948 après une opération délicate et réalise une mosaïque de la Vierge Marie pour l’église de la Plaine en témoignage de sa gratitude ; la même année, elle rentre à Paris. Depuis son opération des yeux, la principale technique utilisée par Claire-Lise Monnier est la gouache. En 1967, elle et son mari reçoivent de la France la distinction de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Paul Mathey meurt en 1972 et Claire-Lise Monnier en 1978. Un grand nombre de gouaches jamais exposées auparavant se trouvent dans son atelier à Cartigny.

 

Principaux thèmes et influences

Carrière artistique

Dès son adolescence et jusqu’à la fin de sa vie, Claire-Lise Monnier a peint en toute liberté et indépendance. Comme nous l’avons déjà mentionné, elle épouse Paul Mathey en 1931. Il est toutefois important de souligner que les deux peintres ne se sont pas influencés mutuellement dans leur art.
Ses œuvres mettent ainsi en lumière la vie d’une femme du XXe siècle qui aspirait à rendre, à travers ses peintures, un témoignage de son époque et de sa vie. En ce sens, Claire-Lise Monnier a été un témoin de son temps. Cela se voit notamment à travers l’être humain qui ne cesse d’être représenté dans ses tableaux : aussi bien dans son quotidien le plus ordinaire que sous les feux de la rampe, héroïque au combat ou encore sévère dans sa solitude. Sa principale source d’inspiration reste l’être humain, un être humain qui est toujours infiniment digne.
Elle possédait un caractère plein d’humour et de gaieté, elle ne craignait pas la provocation. Sa peinture suit un cheminement personnel qui n’appartient à aucune école particulière. En effet, on voit sa peinture, sans véritable ligne directrice, évoluer et son style changer. C’est ce qui rend son travail si unique.

SCENES DE CAMPAGNE (1912-1916)

Au commencement, elle a été fortement encouragée à peindre par Elisabeth de Stoutz qui l’a donc influencée dans ses premiers tableaux. Monthoux, où ses parents ont acquis une grande résidence, a été le premier sujet de ses œuvres. Des scènes de la campagne (villages et champs) ainsi que des portraits de paysans ou de ses frères sont représentés.

La paysanne

Les jardins de Monthoux

SCENE DU QUOTIDIEN DANS LES CAFES ET MUSIC-HALL (1928-1932/1937-1939/1949-1972)

En 1915, elle part pour Paris où elle suit les cours de Maurice Denis, Paul Sérusier, Edouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Félix Vallotton à l’Académie Ranson. Cette éducation explique pourquoi on retrouve dans certaines de ses œuvres l’influence du mouvement Nabis. Lors de son séjour à Paris, elle rencontre Modigliani, dont on retrouve aussi l’influence dans certains de ses tableaux.

Elle s’est inspirée de la vie quotidienne de l’être humain. C’est ainsi qu’elle a réalisé un grand nombre d’œuvres représentant des cafés, des théâtres et des marchés. Ces peintures exigeaient une observation attentive de l’être humain et de son comportement : tragédie, dérision, simplicité.

Les parapluies

Les Girls

LES SCENES DE CIRQUE (1935-1937)

Elle avait un goût particulier pour le monde du spectacle, d’où le fait qu’elle ait suivi un cirque itinérant pour y puiser son inspiration. Les tableaux dont le thème central est le cirque sont nombreux.

Le clown vert

En piste

LES SCENES DE GUERRE (1940-1945)

Lorsque la guerre a éclaté, Claire-Lise Monnier fut très marquée par l’invasion de la France et se rangea donc du côté de la Résistance à travers ses peintures.

La Résistance

LES SCENES ALLEGORIQUES ET RELIGIEUSES (1944-1972)

Sa conversion au catholicisme en 1944 a beaucoup influencé sa peinture, tout comme sa période de cécité (deux années complètes). Après cette dernière, l’artiste a peint son monde intérieur, ses rêves, ses contes ; cela peut être dû au fait que durant deux ans, elle s’est trouvée face à son imagination.

Au cours des dernières années de sa vie, un nombre considérable d’œuvres ont été créées, mais peu d’entre elles ont été achevées; les peintures de cette période portaient principalement sur des allégories liées à la rêverie ou à des légendes ainsi que sur des représentations de la mort.

Le cavalier du matin

L'enterrement d'Arlequin

Paris : Salon des indépendants, 1922
Genève : Musée Rath, 1924
Paris : Salon des indépendants, 1924
Paris : Salon d’automne, 1924
Paris : Salon d’automne, 1925
Paris : Salon des indépendants, 1926
Paris : Salon d’automne, 1926
Paris : Galerie de la Boétie, 1927
Paris : Salon des Tuileries, 1928
Paris : Salon des Tuileries, 1929
Paris : Salon des Tuileries, 1930
Genève : Musée de l’Athénée, 1930
Genève : Musée Rath, 1930
Genève : Palais des Expositions, 1931
Genève : Musée Rath, 1932
Lausanne : Comptoir Suisse, 1934
Genève : Musée de l’Athénée, 1935
Paris : Galerie Zak, 1937
Paris : Galerie Zak, 1939
Genève : Musée Rath, 1940
Soleure: Museum, 1940
Genève : Galerie Moos, 1941 (avec Paul Mathey)
Genève : Galerie Moos, 1943
Paris : Galerie Denise Bosc, 1946
Zurich : Atelier-Galerie Chichio Haller, 1946 (avec Paul Mathey)
Genève : Galerie Moos, 1950
Schaffhouse : Museum zur Allerheiligen, 1950
Genève : Galerie Moos, 1953 (with Paul Mathey)
Genève : Musée Rath , 1953
Bern : SSFPSD, 1955
Zurich : SAFFA, 1958
Lausanne : Galerie Paul Vallotton, 1959 (avec Paul Mathey)
Genève: Musée de l’Athénée, 1961 (avec Paul Mathey)
Bern: Galerie Verena Müller, 1961(avec Paul Mathey)
Genève : Galerie-Club Migros, 1963
Sion : Au Carrefour des Arts, 1963
Geneva : Musée de l’Athénée, 1967 (avec Paul Mathey)
Aubonne : Galerie Chantepierre, 1968 (avec Paul Mathey)
Aarau : Galerie Zisterne, 1975

La Sarraz : Château de La Sarraz,1979
Zurich : Kunsthaus de Zurich, 1979
Paris : Centre Culturel Suisse, 1984
GenèVE : Galerie Cour Saint-Pierre, 1985
Zurich : Eberhart Auktionen, 1985
Lutry : Galerie Pomone, 1985
Genève : Galerie Cour Saint-Pierre, 1989
Vevey : Musée Jenisch, 1992, commissaire d’exposition : Edith Carey
Evian : Palais des Congrès, 2004, Première rétrospective consacrée en France à l’œuvre de Claire-Lise Monnier. Commissaire de l’exposition : Stéphane Rochette. À cette occasion, Stéphane Rochette et Bruno Wagner ont réuni sous le titre « La Foire à Skel » quelques unes des nouvelles inédites de l’artiste.
Paris : Galerie Jane Roberts, 2005.                                                                                                                                                                                                                   Genève : La Galerie, 2018

 

    OUVRAGES PARUS SUR CLAIRE-LISE MONNIER :

Alexandre Cingria, Raymonde Vincent, Albert Béguin
Claire-Lise Monnier, Les Cahiers du Rhône, Editions de la Braconnière, Neuchâtel, mai 1944.

Edith Carey
Claire-Lise Monnier, Catalogue musée Jenisch, Vevey, Editions de la bibliothèque des arts, Lausanne, 1992.

LIVRE ILLUSTRE PAR CLAIRE-LISE MONNIER :

Notre Savoie, ouvrage collectif, édité par la Compagnie des chemins de fer Paris-lyon-Méditerranée, 1920.

 

TEXTES DE CLAIRE-LISE MONNIER :

Contes et Nouvelles, dictés pendant sa cécité à son amie Janine Bazzone en 1946-1947. Inédit.

A noter que Stéphane Rochette et Bruno Wagner ont préparé un ouvrage contenant les contes de Claire-Lise Monnier illustrés par ses peintures, avec une introduction de Doris Jakubec, qui n’a pas encore été publié.

ARTICLES DE PRESSE, CARTONS D’INVITATIONS…

Madeleine Bariatinsky
A propos de Claire-lise Monnier, Suisse romande, juin 1936

Albert Béguin
Claire-Lise Monnier, invitation galerie Denise Bosc, Paris, mai 1946. La peinture engagée : Claire-Lise Monnier, Temps présent, 16 mai 1946

Anne-Marie Burger
Visages des femmes : Claire-Lise Monnier, Journal de Genève, 7 juin 1961

Alexandre Cingria
Claire-Lise Monnier, Oeuvres, novembre 1934

Charles-Albert Cingria
Claire-Lise Monnier, invitation galerie Zak, Paris, mars 1939

Hélène Cingria
Claire-Lise Monnier et Raymonde Vincent, deux femmes de talent, La Femme d’aujourd’hui, 11 décembre 1943

François Fosca
Claire-Lise Monnier, invitation à l’exposition musée de l’Athénée, Genève, mars 1930.
Paul Mathey et Claire-Lise Monnier, La Tribune de Genève, 16 octobre 1946

Doris Jakubec
A Lutry on redécouvre Claire-Lise Monnier, Journal de Genève, 9 décembre 1981

André Kuenzi
Les expositions Paul Mathey-Claire-Lise Monnier, Journal français, 3 juin 1961

Jean Marteau
A la galerie Moos l’exposition d’oeuvres de Paul Mathey et de Claire-Lise Monnier, la Tribune de Genève, 12 avril 1940

Edouard Martinet
Promenade dominicale du côté de Cartigny, la Tribune de Genève, 17 juin 1961

Jean Rousset
Les deux ateliers, invitation à l’exposition, musée de l’Athénée, Genève, janvier 1968

O-M. Rubin
L’art de Claire-Lise Monnier : du cirque à la tragédie, Le Monde, mai 1946

Madeleine Sarlaze
La maison des métamorphoses : demeure ancestrale des Monniers, deux peintres, deux pôles, deux refuges, La Tribune de Genève, 23 mai 1961

Henri Treyer
Claire-Lise Monnier, peintre, l’Express de Neuchâtel, 30 décembre 1944

Yvette Z’Graggen
Claire-Lise Monnier, peintre et mosaïste, Journal de Genève, 2 avril 1958

Benjamin Chaix                                                                                                                                                                                                                                                                     Claire-Lise Monnier, Tribune de Genève, septembre 2018

Claire-Lise Monnier, Go Out Magazine, septembre 2018

Claire-Lise Monnier, Bolero, septembre 2018

Iris Jimenez                                                                                                                                                                                                                                                                                   La puce à l’oreille, plateau TV, RTS, septembre 2018, lien : https://www.rts.ch/play/tv/la-puce-a-loreille/video/hommes-dames-mode-demploi?id=9855798